Le Wing Chun est un art martial accessible et diversifié. Si on s'investit dans sa pratique on pourra appréhender ce qui fait la "simplicité complexe" de cet art martial comme le dit Stéphane dans cette interview.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Stéphane, dessinateur à temps plein et pratiquant de Wing Chun autant que me le permet le temps et les occupations du quotidien.
Comment et quand as tu découvert les arts martiaux ?
J’ai découvert les arts martiaux par les films de Kung Fu opéra quand j’étais tout petiot et certains membres de ma famille étaient pratiquant de judo. Il y avait une certaine mentalité qui traînait dans cette esprit là autour de moi. Et j’ai vraiment commencé à l’âge de 14 ans le taekwondo (TKD), par un ami de la famille qui l’enseignait. Puis ensuite le kung fu, jeet kun do (JKD) et divers mixtes d’arts martiaux.
Pourquoi t’être orienté vers la self défense ?
Par soucis d’être efficace si une situation inhabituelle se présentait, comme me défendre ou défendre quelqu’un. Même si honnêtement, je préfère éviter le combat. Mais parfois on n’a pas le choix et avoir certaines cartes en main me semble raisonnable.
Quand as tu commencé le Wing Chun ?
J’ai commencé quand j’avais 17 ans, après m’être blessé au ligament par la pratique intensive du TKD, j’ai voulu trouver un sport qui sollicite moins les jambes et le Wing Chun puis le JKD par la suite ont été propice à retrouver la confiance dans mon genou plus faible. C’est un ami de l’île de la Réunion qui m’a initié à ce sport. Il n’était pas beaucoup plus vieux que moi à l’époque mais il pratiquait déjà à un niveau très élevé plusieurs arts martiaux et il était en train de se spécialiser dans le Wing Chun et le JKD.
"On se rend compte très vite de la complexité des combinaisons possibles qu'on peut réaliser"
Qu’est ce qui te plait dans cette discipline ?
J’ai commencé à éprouver et aimer la simplicité complexe de cet art. Il y a une grammaire des gestes qui semble très simple à maîtriser lorsque l’on commence à pratiquer. Le Wing Chun est un art martial accessible. Puis on se rend compte très vite de la complexité des combinaisons possibles qu’on peut réaliser et du chemin qu’il y a à parcourir. Étant assis toute la journée, pratiquer régulièrement me donne une bonne endurance pour le travail, surtout pour le dos.
Tu as pratiqué dans différents clubs avec différents professeurs, qu’est ce qui varie le plus selon Toi en fonction des endroits?
Je pense que ma pratique a varié surtout selon l’âge et l’état d’esprit que j’avais en y allant. Cependant je recherche toujours la même chose, le bien être, avoir une bonne appréhension de mon corps au quotidien et surtout être capable de réagir en cas de situation extrême. A la Réunion, mon prof m’a appris les bases d’un combat plus réel, plus de rue. C’était pas un club mais plus un rassemblement d’amis qui aiment les arts martiaux et échanger sur le sujet par une pratique très variée. Sur Paris, j’avais pratiqué un Wing Chun beaucoup en percussion qui ne m’avait pas trop plu mais qui était intéressant. Ensuite sur Rennes un Wing Chun trop doux et souple mais avec des déplacements très efficaces je trouve. Enfin sur Nantes, un Wing Chun qui allie une bonne condition physique, une certaine souplesse dans les gestes alliée à des mouvements qui cherchent le réalisme. Pour résumer, chaque club a été bénéfique et on pouvait y saisir un état d’esprit particulier qui pouvait ou non correspondre à ce qu’on cherchait.
"On y travaille beaucoup de choses, coordination, physique, compréhension des techniques"
Qu’est ce qui te plait dans les cours avec Johann ?
J’aime bien la répétition des mouvements et des techniques, aussi bizarre que cela puisse paraître. C’est quelque chose que je n’aime pas du tout dans le reste de mes activités, mais si il y a un endroit où cela prend tout son sens c’est bien ici. On y travaille beaucoup de choses, coordination, physique, compréhension des techniques. Il y a aussi la possibilité d’évoluer en tant que technicien avec les différentes étapes à maîtriser.
Peux-tu nous raconter une anecdote qui t’a marqué ?
La première fois que je me suis fait taper dessus par exemple ? lorsque j’avais 12 ans un garçon plus grand que moi me suivait le soir pour me mettre des coups dans l’épaule et m’insulter. C’est mon frère qui a dû intervenir avec des copains à lui pour faire cesser les brimades. Par la suite, je me suis mis aux arts martiaux et mon attitude a dû changer car on ne m’a plus jamais embêté depuis. Je remarque dans cette histoire que la pratique m’apporte une assurance qui doit se ressentir au quotidien.
Combien de fois pratiques-tu par semaine ? Complètes tu ton entraînement par un autre sport ?
J’ai un planning assez chargé en général. Entre le travail et la famille. Alors au minimum deux fois par semaine, au maximum 4 fois. Quand je ne peux pas me rendre aux cours, je fais des exercices à la maison entre une demi heure et une heure. Exercices physiques, shadow boxing et la forme. Parfois de l’escalade pour la souplesse et l’équilibre, et de la course à pied.
Depuis combien de temps pratiques-tu sérieusement ? quels sont tes objectifs en pratiquant le Wing Chun ?
Je pratique sérieusement depuis 2 ans. Mes objectifs sont ceux cités plus haut, bien être et pouvoir me défendre. A terme, j’aimerais pouvoir transmettre aussi cette passion mais il me faudra d’abord approfondir cet art, que ce soit technique, mental et physique.
"Beaucoup de travail pour arriver à en faire quelque chose, quel que soit l'objectif."
Comment la pratique du Wing Chun a influé sur ta vie personnelle ?
A vrai dire, je ne sais pas. Une assurance dans beaucoup de situations. De la maîtrise dans certains conflits et une bonne attitude envers les autres. C’est un mélange de tout ça et sans doute pleins d’autres détails pas forcément perceptibles mais qui sont bien là.
Quel conseil pourrais-tu donner à un débutant ?
De bien écouter, de bien observer et analyser le contenu, les postures, les gestes et de répéter aussi souvent que possible pour que ça devienne des réflexes. C’est un peu comme tous les apprentissages en somme. Beaucoup de travail pour arriver à en faire quelque chose, quel que soit l’objectif.