La violence et l’agressivité ont mauvaise presse dans notre société gouvernée par le politiquement correct. Mais que ce cache-t-il réellement derrière ces deux concepts ? Sommes nous condamnés à courber l’échine devant nos agresseurs dans le seul but de ne pas exprimer la moindre marque de violence. La non-violence ne nous mènerait-elle pas simplement à l’auto-destruction de notre espèce ?
Note: cet article a été rédigé par Doc Xavier et Clément
L’agressivité
L’agressivité fait partie intégrante du comportement des êtres vivants et particulièrement de l’être humain. On l’a reconnait par des actions où la violence est dominante. Elle peut s’exprimer à l’égard des congénères ou d’autre animaux. Mais elle peut aussi se manifester contre des objets et même se retourner contre soi (ex: le suicide)
Si on se réfère au comportement des espèces animales, l’agressivité peut-être :
- Un instinct de survie quand elle permet de se défendre.
- Un instinct de reproduction suscitant la concurrence entre mâles.
- Un instinct parental lorsqu’un animal protège sa descendance.
Pour l’espèce humaine, les attitudes ou les gestes agressifs sont plus ou moins tolérés par les codes sociaux et leurs conséquences sont très variables d’une société à l’autre, d’un groupe social à l’autre et selon les époques.
Konrad LORENZ (Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973) a mis en avant l’agressivité chez toute espèce animale comme facteur positif de sa conservation. Il la définit plus comme un élément vital que comme un instinct de mort. Selon ses travaux, l’agressivité n’est pas relative à la violence ou aux rapports de force. Elle doit être vue comme une énergie dont les diverses cultures optimisent les formes d’expression. Les pulsions agressives sont à la base de différentes facultés humaines comme par exemple la créativité.
L’agressivité humaine désigne une violence physique ou verbale manifestée avec une intention d’hostilité. Sans hostilité, la violence n’a plus le caractère agressif, comme dans une joute verbale entre amoureux passionnés ou un débat intellectuel de haute intensité. Une violence dans l’action constructive peut être alors du dynamisme. Alors qu’une querelle avec une violence verbale avec hostilité manifeste une agression.
La violence
Etymologiquement le terme violence signifie : « caractère emporté, farouche, indomptable »,
On est en droit de se demander comment, de cette définition, le terme violence est maintenant connoter de mauvaise valeur pouvant amener nombres de nos contemporains à le condamner. Si je vous donne un exemple concret de mon corps de métier : pourrait-on condamner un chirurgien qui en urgence avec violence ouvre la cage thoracique d’un enfant pour faire un massage cardiaque directement in-situ pour sauver celui-ci d’une mort certaine par une tamponnade myocardique ?
Cette mauvaise réputation est sans aucun doute à rapprocher de la définition de l’OMS : « la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès »
En y réfléchissant plus, on peut s’interroger si la condition humaine à son état naturel n’est pas tout bonnement violente et si la violence de l’être humain n’est pas une réaction simple à l’instinct de survie de celui-ci.
On peut d’ailleurs s’étonner des expressions sur la non-violence prenant source d’une inquiétude des populations sur les phénomènes violents actuels puisque notre époque contemporaine est bien la moins violentes de l’histoire de l’humanité : En effet les faits de violence ont tous diminué (homicides, tortures, esclavages, abus domestiques, guerres entre Etats, conflits familiaux ou entre voisinage ainsi que la cruauté envers les animaux.
On ne peut bien sûr pas souhaiter le retour des anciennes guerres, mais pour alimenter le débat sur la non-violence ne pouvons-nous pas nous interroger si imposer la non-violence n’est pas déjà une forme de violence puisqu’elle constitue une force de refus de la violence ?
Les arts martiaux
Alors si la violence et l’agressivité sont par nature inévitables, il est clair qu’il est important d’en faire une bonne utilisation. C’est ici qu’entre en jeu les arts martiaux.
L’idée est de puiser dans l’énergie fournie par nos pulsions agressives pour se défendre physiquement ou moralement. Cette énergie décuple nos moyens, et savoir l’utiliser mieux que notre adversaire assurera notre survie. Savoir faire preuve de sang froid est aussi une bonne façon de désamorcer une situation de conflit. L’enseignement des arts martiaux vise aussi à nous apprendre le contrôle de nos émotions. Ne pas rejeter la violence, mais en faire quelque chose de positif.
Il me paraît clair que nous n’avons pas tous le même instinct agressif / violent. Surtout aujourd’hui où, comme je le disais plus haut, nous vivons à une époque où la violence est moins dans nos quotidiens. Dans ce cadre il me semble d’autant plus important de savoir se protéger d’une personne plus agressive / plus violente. Une fois encore les arts martiaux sont là pour nous aider. Changer notre attitude, contrôler notre peur et aiguiser notre sens de l’observation. 3 qualités qui vont nous permettre à 90 % d’éviter une situation d’agression.
Notre environnement est en constante évolution. Malgré le fait que l’être humain doit sans cesse s’adapter à ses changements il ne peut déroger à sa nature. La violence et l’agressivité font partie intégrante de nos comportements. La question est de savoir si on veut en avoir peur et la rejeter ou la transformer en quelque chose de positif et de plus grand.
Je conclurai par une phrase de SUN-TZU : « La guerre est une affaire sérieuse ; le lieu où se rencontrent la vie et la mort ; la voie de la survie ou de la destruction. Il faut donc y réfléchir avec le plus grand soin. »